ARTURO MAKASARE 23 ans 44%

d’avantage avec l’amande. Cette ambiance grillée et caramélisée laisse tout de même la place à un côté exotique. On entrevoit alors un rhum fruité tel qu’il pouvait être avant sa mise en fût. Le temps a alors donné une certaine maturité à ce jus qui prend la forme d’une liqueur d’orange assez sucrée et vanillée. Au fur et à mesure que le rhum s’aère, ce sont bien les notes apportées par le temps et par le fût qui s’imposent. Le caramel est très noir, il se teinte de café et de mélasse. Les fruits à coque caramélisés dominent toujours le profil, et le sucre roux qui s’ajoute fait parfois penser à un rhum “à l’anglaise”. Les fruits semblent avoir pris de l’âge et on oublie le jeune rhum des premiers instants. Ils sont confits (prune, pruneau) et rejoignent le boisé en passant par les épices, surtout la cannelle. On pense alors à un pain d’épices, une sorte d’équilibre entre le moelleux et le grillé. L’attaque en bouche est ronde et suave, teintée d’une volute de fumée de tabac blond. Le boisé grillé a donné son goût en laissant de côté son astringence, ce qui s’explique sans doute par une certaine sucrosité incarnée par le caramel et la vanille. La volute de fumée se change en café, évoquant alors un café bien noir arrosé de quelques gouttes de rhum. On y aurait aussi ajouté un nuage de lait ou même de crème pour arrondir encore d’avantage la sensation au palais, ainsi qu’une pincée de gingembre pour relever le tout. La finale se poursuit sur ce côté suave et même crémeux, entre la vanille et le lait de coco. Le boisé est toujours là et s’accompagne une nouvelle fois de son pendant sucré.